Il y a toujours quelque chose de nouveau provenant de l’Afrique. Hérodote, (Ve siècle av. J.-C.)
Par William Gibbons, Ph.D. La possibilité que des dinosaures puissent encore exister dans des jungles reculées du monde est peut-être la perspective la plus excitante pour le monde de la science de la création. C’est le cas du mokele-mbêmbe, une créature que quelques hommes de science croient être un survivant des dinosaures sauropodes. Les vastes marais de l’Afrique équatoriale sont aujourd’hui l’endroit le plus favorable à l’existence de dinosaures.
Plusieurs des premières descriptions de la flore et de la faune de l’Afrique centrale et de l’ouest proviennent de missionnaires et d’explorateurs. En 1776, l’abbé Lievan Bonaventure Proyarte a parlé dans son livre Histoire du Loango, du Kakonga, et d’autres royaumes d’Afrique, d’un groupe de missionnaires français qui avait trouvé dans la forêt des traces d’un énorme animal inconnu. La traduction de Pinkerton(1), publiée en 1914, se lit comme suit :
Il doit être monstrueux. Les empreintes de ses griffes que l’on a vues par terre ont laissé des traces d’une circonférence d’environ trois pieds. En observant chacune des empreintes et leur disposition, ils ont conclu qu’il n’avait pas couru dans cette partie du chemin, malgré la distance de sept ou huit pieds qui séparait chacune des empreintes.
Une empreinte de cette largeur ne peut être faite que par un animal de la taille d’un éléphant. Mais les éléphants ne possèdent pas de griffes. Quelle sorte de monstre était-ce ?
En 1913, le gouvernement allemand décida d’arpenter une colonie du Cameroun et choisit le capitaine Frieherr von Stein zu Lausnitz pour diriger l’expédition. Von Stein a fourni un fascinant rapport sur une créature « que craignaient terriblement les nègres de certaines parties du territoire du Congo, du bas de la rivière Oubangui, ainsi que des rivières Sangha et Ikelemba ». Ils nomment cet animal le mokele-mbêmbe.
On dit de lui qu’il est d’une couleur gris brunâtre… que sa grosseur est approximativement celle d’un éléphant. On dit qu’il a un long coup très flexible. Certains parlent d’une longue queue musclée comme celle d’un alligator. On dit que les canoës s’approchant près de ces animaux sont condamnés; On dit qu’ils attaquent sur-le-champ les navires et tuent leur équipage mais qu’ils ne les mangent pas. On dit que cette créature vit dans des cavernes creusées par la rivière dans l’argile, sur les rives où la rivière tourne abruptement. On dit qu’il grimpe sur la rive, même en plein jour, à la recherche de sa nourriture; On dit qu’il est entièrement végétarien.
On a très peu entendu parler du mokele-mbêmbe avant 1976, année où James Powell, un herpétologiste du Texas, a fait un voyage au Gabon pour étudier les crocodiles qui vivent dans les forêts tropicales. Powell a recueilli des récits du peuple Fang à propos d’un énorme monstre de rivière nommé N’yamala, et un sorcier local du nom de Michael Obang a reconnu dans la photo d’un diplodocus d’un livre de dinosaures le N’yamala qu’il a vu sortir d’un étang de la jungle en 1946. Plus tard, Powel fit part de cette information à Roy P. Mackal, Ph.D., biologiste à l’université de Chicago et vice-président de la société internationale de cryptozoologie. En 1979, Mackal et Powell se sont rendus dans la République du Congo pour étudier le mokele-mbêmbe, qui, selon Mackal serait surtout présent dans la région de Likouala, un énorme marais inondé de façon saisonnière et non indiqué sur la plupart des cartes. Dans un village du nord, nommé Impgondo, situé près de la rivière Oubangui, Mackal et Powell rencontrèrent le pasteur Eugène Thomas de l’Ohio, un missionnaire qui travaillait au Congo depuis 1955. Le pasteur Thomas avait entendu plusieurs récits à propos du mokele-mbêmbe, et il a fait venir les témoins qui avaient vu le monstre. Au début, Mackal était réticent à croire qu’il était sur la piste d’un dinosaure vivant. Cependant chaque témoin était absolument certain que les illustrations de l’apatasaurus et du diplodocus du livre de Mackal sur les dinosaures correspondaient au mokele-mbêmbe. Selon Mackal : « Les témoins décrivirent des animaux mesurant de 15 à 30 pieds; ils parlèrent surtout de la tête, du cou et de la queue. La tête ressemblait à celle d’un serpent, il avait une longue queue étroite et un corps approximativement de la taille d’un éléphant ou au moins de celle d’un hippopotame. Ses pattes étaient courtes, et celles de derrière étaient munies de trois griffes. Les animaux étaient de couleur brun rougeâtre, et avaient une crête ressemblant à celle d’un coq, qui partait du dessus de la tête et qui se rendait jusqu’au bas du cou. »
Tous les témoins oculaires affirment que les mokele-mbêmbes vivent dans les rivières, les ruisseaux et les lacs, et qu’ils sont rares et dangereux. Après quelque temps Mackal et Powell ont dû retourner aux États-Unis., mais ils étaient fort intrigués par les rapports. Mackal est retourné au Congo en 1981 accompagné d’une plus grosse équipe, et cette fois-là, il s’est rendu au sud de la rivière du Likouala aux Herbes. Il a tenté d’atteindre le lointain lac Tele, une petite étendue d’eau peu profonde située dans le coeur des marais où au moins un mokele-mbêmbe succomba aux lances des Pygmées Bagombe en 1960. Malheureusement, les étroits cours d’eau qui se jettent dans le lac à partir de la rivière inexplorée Bai étaient bloqués par des arbres tombés, rendant impossible le passage des lourdes pirogues.
Il y eu un moment palpitant quand l’expédition atteignit le coude d’une rivière juste au sud de la ville d’Epéna. Une large créature a brusquement plongé loin de la rive, produisant une vague de 18 pouces de haut qui a frappé la pirogue de Mackal. Les crocodiles ne laissent pas de sillon si grand, et les hippopotames qui y vivaient n’y sont plus car d’après les pygmées, ils ont tous été chassés par les mokele-mbêmbes.
Aussi en 1981, l’ingénieur Herman Reguster de Pasadena en Californie, a mené sa propre expédition pour le Congo et a réellement tout fait pour atteindre le lac Tele. Pendant leur exploration du lac, Regusters et sa femme Kia ont observé un cou long et gracieux se terminant par une tête ressemblant à celle d’un serpent émerger de l’eau à environ 30 pieds de leur radeau gonflable. La créature a regardé quelques secondes, d’un regard reptilien, les explorateurs étonnés avant de glisser silencieusement sous l’eau.
Un soir, vers la fin de l’expédition, l’équipe de Regusters entendit un rugissement retentissant provenant d’un énorme animal qui entrait avec fracas dans le marais près de leur camp. En 1983, un biologiste congolais, Marcellin Agnagna, a mené sa propre expédition au lac Tele. Après cinq jours d’exploration des marais autour du lac, Agnagna et ses collègues ont repéré un large animal s’enfonçant sous l’eau. Il avait une petite tête de lézard, un long coup et un large dos proéminent. Agnagna a essayé de filmer la créature avec sa cinécaméra super 8, mais dans son enthousiasme il a oublié de changer l’ajustement de la lentille de macro à longue distance. Encore une fois, le monde ne put obtenir une preuve filmée.
Ma première expédition au Congo s’est déroulée de novembre 1985 à mai 1986. Nous avons été retardés de plusieurs semaines à Brazzaville par un système bureaucratique corrompu et lent, mais le pasteur Thomas a utilisé gracieusement ses contacts dans les divers ministères pour nous aider à nous mettre en route. Éventuellement nous avons atteint le lac Tele après cinq jours difficile dans la forêt. Nous avons vu des gorilles, des chimpanzés, d’énormes pythons, des crocodiles et des tortues, mais pas le gros monstre. Nous avons également pu constater que la crainte du mokele-mbêmbe était considérable chez les Congolais ruraux, ce qui rendit à plusieurs occasions la cueillette d’information très difficile. Tous les jours, nos guides chassaient, et à une certaine occasion, ils ont tué une sorte de singe qui nous était inconnu. Les restes (la tête et la peau) furent préservé dans du formol et furent présentés plus tard au British Museum of Natural History à Londres, en Angleterre. Le singe a plus tard été classifié comme une sous-espèce de cerocebus galeritus, ou le singe sans crête de mangabey.
Ma seconde expédition, lancée en novembre 1992, visait aussi à faire une livraison urgente de matériel médical dans une clinique gratuite gérée par le centre missionnaire d’Impfondo. Cette fois, nous nous sommes dirigés vers le nord de la rivière inexplorée Bai et avons poursuivi notre chemin vers le nord-ouest, traversant de denses marais où nous avons trouvé deux petits lacs qui n’étaient pas encore sur les cartes. Une fois encore, nos guides avaient peur de rester dans la région. Nous avons donc dû écourter notre exploration des marais. Quoique plusieurs habitants de la région du Likouala savaient exactement où nous pourrions observer et filmer un spécimen de mokele-mbêmbe, ils croyaient que de parler ouvertement de ces animaux aux étrangers blancs les ferait mourir. Seules la crainte et les superstitions nous ont empêchés de faire une découverte majeure.
En 1994, une guerre civile éclata au Congo, enlevant toute possibilité d’une troisième expédition à cet endroit. À ce moment, j’ai commencé a regarder d’autres possibilités en Afrique centrale pour continuer ma recherche. J’ai décidé de regarder de nouveau au Cameroun. Le sud du pays (qui borde le Congo) a été à peine exploré, et est encore riche en forêts luxuriantes, en marais et en rivières larges et profondes, juste comme Von Stein l’avait décrit en 1913. En novembre 2000, je partis en voyage au Cameroun avec Dave Woetzel de Concorde au New Hampshire. Nous faisions équipe avec Pierre Sima, un citoyen camerounais qui chassait de façon régulière dans la forêt avec les pygmées Baka. Après avoir acheté du matériel additionnel, nous sommes retournés au sud par l’une des pires routes imaginables. Nous avons consacré la plupart de notre temps à travailler dur pour traverser des marais qui nous allaient jusqu’à la taille, allant d’un village de pygmées à l’autre. Nos efforts ont été récompensés par les descriptions de témoins oculaires sur les activités du mokele-mbêmbe, de 1986 à avril 2000. Quoique les gens de Baka nomment ces animaux la`kila-bembe, ils les décrivent exactement comme les pygmées Kelle du Congo, et ils ont confirmé que ces monstres vivaient encore dans les rivières, les marais et les ruisseaux du sud du Cameroun. Les pygmées ont aussi rapporté que le monstre avait des séries de pointes dermiques le long de son coup, de son dos et de sa queue. Il s’agit d’une caractéristique physique des dinosaures sauropode que les paléontologistes ont découvert seulement en 1991. On a aussi recueilli des renseignements sur d’autres animaux étranges qui, dit-on, habitent dans la forêt et les marais. Ces animaux incluent un large quadrupède coiffé d’une lourde crête et comptant jusqu’à quatre cornes sur sa tête. Nos témoins ont immédiatement choisi l’image d’un triceratops pour identifier cet animal qui est censé tuer et éventrer des éléphants. À notre surprise, contrairement aux pygmées du Congo, les pygmées Baka du Cameroun n’attachent aucune croyance surnaturelle ou mythique aux animaux mystérieux du sud du Cameroun. Ils étaient très heureux de répondre à nos questions et ils nous ont fourni beaucoup d’information à propos de ces animaux. Comme test, nous avons montré aux pygmées des photos d’autres animaux. Comme celle d’un ours nord-américain, qu’ils n’ont pas reconnu. Ce test a confirmé la précision et la vérité de leur témoignage. Nous sommes repartis plus motivés que jamais, sachant que nous avions fait d’importants progrès dans la recherche du mokele-mbêmbe.
Je suis retourné au Cameroun en février 2002 avec une expédition composée de quatre hommes chrétiens. Nous avons perdu beaucoup de temps précieux à cause de problèmes pour trouver le moyen de transport approprié. Nous avons tout de même réussi à retourner dans la zone visée. Et, encore avec l’aide de notre ami Pierre Sima, nous avons interviewé de nouveaux témoins oculaires et rassemblé encore plus d’information précieuse sur le mokele-mbêmbe ainsi que sur d’autres animaux mystérieux de la région. Mais nous étions dans la saison sèche, le niveau d’eau de la rivière était très bas et nous disposions de peu de temps pour faire la recherche sur le terrain. Nous devrons donc y retourner durant la saison des pluies (le meilleur temps pour observer le mokele-mbêmbe, d’après la plupart des témoins oculaires). Je demande aux lecteurs de bien vouloir me pardonner pour le manque de détails sur l’endroit exact de mes travaux, mais je crois être à un cheveu de localiser et de filmer un spécimen de mokele-mbêmbe.
1. Pinkerton, “Meet Mokele-mbembe”, BBC Wildlife Magazine, Vol 12 Dec 1984
Traduit par Daniel Arsenault
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